Frédéric Albou Musicologie
Très tôt interpellé par le mouvement qui a redécouvert les musiques anciennes, Frédéric Albou en a gardé un réflexe systématique d’interrogation des partitions, des codes de notation, et du rapport entre l’écrit et le sonore.
Aux côtés de Jean-Pierre Ouvrard, il a interrogé la notation de la musique vocale à la Renaissance, et réalisé plus de 200 transcriptions, de manuscrits et d’éditions originales, avant de s’intéresser aux partitions médiévales, à la faveur d’une formation auprès du Centre de Musique Médiévale de Paris. C’est toute la méthodologie des médiévistes, qu’il interroge, qui consiste à réaliser les éditions modernes et officielles en décidant de choix entre plusieurs manuscrits: pour lui, CHAQUE manuscrit comporte une leçon digne de notre attention, et mérite d’être édité.
En plus des musiques anciennes, ou très anciennes, il s’engage pour la redécouverte et la diffusion de nombre de partitions oubliées, parfois en raison de circonstances historiques malheureuses, comme l’extraordinaire cycle de Grechaninov, Les Fleurs du Mal. Passionné par la musique russe, il est le créateur du cycle Opus 33 de Weinberg, consacré à des Sonnets de Shakespeare, et contribue à la redécouverte du compositeur Vladimir Encke. Il est aussi à l’origine de la version anglaise de l’Opus 52 de Kabalevsky, qu’il considère comme la version originale de ses Dix Sonnets de William Shakespeare.
Passionnément engagé dans la redécouverte des gestes vocaux à l’origine des différents styles, il s’intéresse aussi bien à l’histoire du bel canto qu’à la naissance de la poésie lyrique des troubadours, pour lesquels il propose une nouvelle méthode de transcription musicale, révolutionnaire.